["Vue de la cheminée", oeuvre de Felice Varini (2002)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon
technique 1 photographie numérique : couleur
historique Villeurbanne, comme toutes les cités venues s'accrocher à un chef-lieu influent, a été zébrée d'axes de circulation privilégiant les déplacements du centre de l'agglomération lyonnaise vers la périphérie. Soit d'Ouest en Est pour ce qui la concerne et c'est au point qu'il est parfois plus simple pour un Villeurbannais de rallier les Terreaux ou la Part-Dieu, que de se rendre d'un de ses propres quartiers à un autre. Sur cette géométrie solaire, la tangente Nord-Sud est une rareté et lorsqu'elle est osée elle devient un acte politique, une façon d'affirmer une identité indépendante. Avec ses Gratte-Ciel, le maire que fut Lazare Goujon se situait bien dans cette logique. Le geste architectural était d'importance, le positionnement n'était pas innocent, mais le fait est que, côté Sud, il fermait la perspective, interdisait les prolongations. Restait le Nord et c'est bien là que va se jouer le développement futur de Villeurbanne, sur un axe Barbusse-La Doua. Toute seule sur un terrain désert, une haute cheminée, longtemps objet de nombreuses pétitions réclamant sa destruction puis se transformant en suppliques de sauvegarde, est ainsi devenue une tour-témoin et c'est c'est autour d'elle que Gilles Amphoux puis Felice Varini ont imaginé une espace public. Source : "Place au centre" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 19 juillet 2001, p.3.
historique Dans le cadre du passage à l'an 2000, Felice Varini a imaginé, à la demande de la Ville de Villeurbanne, une passerelle sobre en métal noir traversant la haute cheminée de brique, vestige et symbole de l'activité textile longtemps développée dans ce quartier, notamment par les usines Boissier. Cette oeuvre, "Vue de la cheminée", permet de découvrir le ciel, à travers le sommet de la cheminée, ainsi que des Gratte-Ciel, depuis les marches de la passerelle. Outre son esplanade couverte d'herbe, cet espace ouvert au public comporte de nombreuses plantations, dont une centaine de chênes et quelques arbres fruitiers. L'esplanade prend le nom de Geneviève Anthonioz de Gaulle (1920-2002), nièce du Général de Gaulle. Cette dernière entre en résistance dès 1940 dans le réseau du Musée de l'Homme, mouvement de défense de la France. Arrêtée en 1943, elle est internée à Fresnes puis au camp de concentration de Ravensbrück. Elle est, à partir de 1956, présidente de l'association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance. Elle s'engage plus tard dans la lutte contre la pauvreté en participant activement à la naissance du mouvement ATD Quart-Monde et en devenant, dès 1964, la présidente - pour la France - de ce mouvement.

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